[DOSSIER] Comprendre le système d’élimination du corps humain

L’élimination des déchets est une condition essentielle au bon fonctionnement du corps humain et au maintien de la santé. Sur le plan physiologique, tout a été prévu, bien sûr, pour que ce processus s’opère selon un agenda bien précis, échappant à notre volonté. Bienvenue dans votre corps ! Visite guidée à l’intérieur de votre système d’élimination et passage en revue des organes et systèmes en œuvre, pour le bon fonctionnement de ce processus vital…

Comme nous l’avons vu dans le dossier Le corps humain, ce héros maltraité, une des fonctions essentielles du corps humain, avec la respiration et l’alimentation, est celle de l’élimination des déchets.

 
QUE SONT CES DÉCHETS ?

En effet, des déchets sont produits quotidiennement par le fonctionnement même de l’organisme : ce sont les toxines que l’on dit endogènes. Puis, l’alimentation, nos émotions, notre environnement, parce qu’ils ne nous sont pas toujours parfaitement adaptés, sont également des sources de production de déchets. Ce sont ce que l‘on appelle les toxines exogènes, c’est-à-dire venant de l’extérieur.
Quelle que soit leur origine, ces déchets doivent être collectés puis éliminés à l’extérieur du corps. C’est une nécessité, au même titre que vous devez régulièrement vous débarrasser de vos ordures ménagères diverses, si vous ne voulez pas empoisonner votre habitation. Il n’est pas envisageable de les conserver à l’intérieur de votre maison plus de quelques jours.
Mais alors que vous devez faire la démarche de mettre vos ordures dans des sacs poubelle et de les sortir sur votre trottoir à des dates précises afin qu’elles soient ramassées, à l’échelle de votre corps, tout est organisé pour que l’élimination se fasse naturellement et automatiquement, sans que vous ayez à y penser, et surtout sans que vous ayez à agir.

Tout ce qui ne peut pas être utilisé par le corps constitue ce que l’on appelle un déchet.
C’est ainsi le cas des cellules qui meurent chaque jour, c’est aussi le cas de certaines parties des aliments que vous ingurgitez et dont le corps ne sait que faire, des polluants que vous respirez, des toxiques que vous absorbez par la peau etc.
Votre corps est prévu pour identifier ces déchets, les traiter, les transporter et les faire ressortir de l’organisme. Quand on n’y prête pas attention, cela paraît extrêmement simple mais, en réalité, afin que cet exploit quotidien soit réalisé, plusieurs systèmes et organes sont à l’œuvre.

le système lymphatique du corps humain
Grâce aux vaisseaux lymphatiques, la lymphe est véhiculée à travers tout le corps, pour récolter les déchets, jusqu’aux ganglions lymphatiques, sortes de stations d’épuration qui se trouvent sur le parcours des vaisseaux lymphatiques.
 
 LE SYSTÈME LYMPHATIQUE, GRAND ÉBOUEUR DU CORPS

Difficile de parler du système éliminatif sans expliquer d’abord un premier élément : le système lymphatique. Les dizaines de milliards de cellules composant notre organisme sont vivantes : cela signifie qu’elles respirent, se nourrissent et produisent des déchets, qu’elles rejettent dans le liquide interstitiel dans lequel elles baignent.
Une des missions principales du corps est de maintenir la pureté des liquides organiques. Ainsi, le sang, qui ne peut supporter de devenir acide, rejette dans la lymphe les déchets (forcément acides) qu’il contient éventuellement.
De son côté, la lymphe, elle, recueille ces déchets évacués par le sang, mais elle récolte aussi tous les déchets métaboliques des cellules.

En effet, elle draine également tout le corps : en circulant dans les tissus intercellulaires, elle se charge en déchets. Grâce à des vaisseaux qui naissent dans les différents tissus du corps pour rejoindre de petites stations d’épuration que sont les ganglions lymphatiques, la lymphe circule et se nettoie. Une fois les déchets traités au sein des ganglions lymphatiques, et ainsi rendus moins nocifs, ils peuvent être évacués à l’extérieur du corps, par différentes portes de sortie appelées émonctoires.

LES ÉMONCTOIRES

Les quatre principaux émonctoires sont les reins, la peau, les intestins et, dans une moindre mesure, les poumons. Chez la femme, l’utérus constitue un émonctoire supplémentaire. Bien que n’étant pas une porte de sortie directe sur l’extérieur du corps, le foie, de par sa fonction de filtre sanguin, est également usuellement considéré comme un émonctoire.
Tous travaillent ensemble, et du bon fonctionnement des uns dépend le bon fonctionnement des autres.

Le côlon. Il constitue la première source d’élimination. Il est en charge de l’évacuation des déchets solides via les selles. Une fois passée par l’estomac et le duodénum, la nourriture arrive dans les intestins. L’intestin grêle (petit intestin) s’occupe principalement de l’absorption des nutriments et le côlon (gros intestin) réabsorbe l’eau et dirige les déchets de matières vers l’extérieur du corps par le rectum.
Si tous les organes intervenant dans l’élimination doivent travailler de manière équilibrée, tous se fient en quelque sorte au côlon, pour fonctionner adéquatement. Il constitue donc un émonctoire très important, voire crucial.

Les reins. Leur rôle est de filtrer le sang et la lymphe et d’en extraire les déchets, d’éliminer l’acide urique via l’urine.. Ils dépendent des autres émonctoires pour fonctionner de manière optimale.

Le foie. Il est le plus gros organe du corps. Si sa fonction première est de purifier le sang, à lui seul, il réalise plusieurs centaines de fonctions dont le but est de conserver l’équilibre du corps (il métabolise les glucides, décompose le gras dans le corps etc.). Pour ce qui est de sa fonction d’épuration, il récupère et transforme de nombreux déchets, pour les rendre inoffensifs avant leur élimination via la bile.

Les poumons. Ils permettent les échanges gazeux comme le gaz carbonique. Ils sont comme un filtre à air et détoxiquent l’air que nous respirons, de tous les toxiques, polluants etc. C’est aussi par cette voie que sont évacués les acides volatiles (voir encart définitions utiles en fin d’article).

La peau. La peau est l’émonctoire le plus vaste, avec ses 1,7 m² en moyenne. Elle permet d’éliminer les déchets – cellules mortes, bactéries etc. – via la transpiration (c’est le cas des déchets cristalloïdaux) et via la sécrétion de sébum (c’est le cas des déchets colloïdaux).

L’utérus. L’utérus est un émonctoire secondaire qui permet aux femmes de bénéficier d’une porte de sortie supplémentaire pour éliminer les toxines. Cela pourrait d’ailleurs expliquer la différence de longévité entre les hommes et les femmes. En effet, dans l’organisme féminin, une partie des toxines est dirigée vers l’utérus, pour être évacuée plus tard. La muqueuse utérine se charge tous les mois du sang vicié, pour s’épurer par les menstruations. Ainsi, plus l’organisme est encrassé et plus les règles sont abondantes. Il semblerait même que si une femme avait un mode de vie et une alimentation sains (c’est-à-dire adaptés à la physiologie de l’être humain) depuis sa naissance, les règles seraient quasi inexistantes.

les différents organes émonctoires
Côlon, reins, poumons, peau : les quatre principaux émonctoires du corps humains
 
COMMENT SAVOIR SI VOTRE SYSTÈME ÉLIMINATIF FONCTIONNE BIEN ?

En vous observant, vous disposez de quelques indications qui vous renseigneront sur le bon fonctionnement de vos organes excréteurs (vos émonctoires), autrement dit qui vous aideront à savoir si vos portes de sortie sont correctement ouvertes, afin de permettre une élimination optimale des déchets.
En ce qui concerne les intestins, la constipation est le signe majeur d’un mauvais fonctionnement de cette fonction émonctorielle. Et si, au sens médical du terme, la constipation est une pathologie, constituée par une difficulté à déféquer, en réalité, il est possible que vous soyez constipée, même en allant régulièrement à la selle.
En effet, vos intestins fonctionnent bien s’ils se vident 2-3 fois PAR JOUR. Normalement, les déchets doivent quitter notre organisme sous forme de selles dans un délai d’environ 24 heures.
Si vous faites trois repas par jour, vous devriez logiquement aller à la selle 3 fois le jour suivant. Et pour vérifier que ce sont bien les déchets de la veille que vous éliminez, vous pouvez faire un test en mangeant de la betterave ou des épinards, qui colorent respectivement les selles en rouge et en vert.

Pour vérifier que vos reins fonctionnent correctement, il est possible d’observer la couleur de vos urines : trop claires, elles montrent que les reins ne filtrent rien et n’éliminent pas assez de déchets ; si elles sont trop foncées, cela signifie qu’ils ont du mal à gérer la charge de déchets qu’ils ont à évacuer, soit parce qu’ils sont surchargés (trop de déchets, manque d’hydratation), soit parce qu’ils sont trop faibles. La fréquence des mictions est également un facteur d’observation : environ 5 à 8 fois par jour serait une bonne moyenne.
Il est également possible de faire un test avec, cette fois-ci, du bleu de méthylène. Mais une analyse de sang révèlera sans équivoque si, oui ou non, vos reins fonctionnent correctement, grâce à la mesure de votre taux de créatinine.

COMMENT FAVORISER LE TRAVAIL DES ÉMONCTOIRES ?

Bien évidemment, normalement, vous n’avez strictement rien à faire pour aider les fonctions d’élimination. Le corps s’en charge tout seul, et avec un agenda bien précis qui lui est propre. Malgré tout, si votre corps présente des signes évidents de surcharge toxémique et de déficience des émonctoires, il vous est possible d’agir à certains niveaux. Ceci, non pas dans le but de forcer l’élimination et de faire le boulot de votre organisme à sa place, mais – puisque vous êtes responsable de l’entrave qui a été faite à cette élimination – afin de l’AIDER dans sa tâche.
En plus d’arrêter, au moins pour un temps, toutes les sources majeures de déchets exogènes, il est judicieux d’aider à ouvrir en grand les portes de sortie, c’est-à-dire de prendre soin de vos émonctoires pour qu’ils réalisent correctement ce qu’ils ont à faire dans ce processus d’élimination.

« La médecine est l’art d’imiter les processus curatifs de la nature »
[Hippocrate]

Concrètement, vous pouvez aider vos reins en buvant suffisamment d’eau, en consommant des fruits et des légumes et en supprimant la viande, dont la digestion augmente la production d’acide urique et donne donc davantage de travail aux reins. Il est possible, en cas de besoin, de recourir à des plantes médicinales pour aider à régénérer des reins trop faibles.

Pour aider l’élimination par les intestins, adopter une alimentation riche en fruits et en légumes, et donc en fibres qui font office de balai intestinal, est bien évidemment important aussi.
Il est possible également d’aider cette fonction de balai intestinal avec la prise de son d’avoine ou de psyllium blond. Pour un côlon vraiment engorgé et constipé, certains recourent aux lavements ou à l’hydrothérapie du côlon.

Concernant la peau, le brossage à sec avec une brosse ou un gant de crin est un excellent moyen de favoriser l’élimination par cette voie, de même que la vapeur, le sauna et, tout simplement, les bains de soleil et l’activité physique.

De manière générale, dans notre société, on n’a pas forcément envie de parler de ses déchets ou de s’attarder sur la façon dont ils sont évacués, le sujet n’est pas vraiment le plus glamour qui soit, c’est certain !
Pourtant, il est vraiment important de prêter une attention particulière à votre fonction d’élimination, et si vous ne vous sentez pas au top de votre forme, il est temps de vous intéresser au sujet.

En effet, lorsque le corps n’élimine pas correctement, il devient peu à peu surchargé de déchets, et ce d’autant plus vite qu’aux déchets métaboliques s’ajoutent une grande quantité de déchets dus à une alimentation et à un mode de vie mal adaptés. C’est avec cette accumulation des déchets que les problèmes de santé commencent à apparaître (voir le dossier Et si la maladie n’était pas ce que l’on croit ?)


DÉFINITIONS UTILES

LYMPHE : la lymphe est un liquide jaunâtre, épais et visqueux issu du sang, qui circule dans les vaisseaux lymphatiques parcourant tout le corps, et qui draine ce dernier de tous les déchets métaboliques, résultant de la vie des cellules.

CELLULE : élément qui compose les tissus et organes des êtres vivants. Elle contient l’information génétique de l’individu. Pour vivre, une cellule a besoin de carbone et d’oxygène. Le carbone lui est apporté par les sucres, et l’oxygène par la respiration. Une cellule a besoin d’être alimentée en permanence, et tout empêchement donne lieu à une dégénérescence de la cellule.

ORGANE : ensemble de tissus concourant à la réalisation d’une fonction physiologique. Un organe n’est rien de plus qu’un amas de cellules.

TOXINE : substance toxique de type déchet, élaborée par un organisme vivant. Elle peut être issue de la digestion ou de la dégradation des bases azotées contenues dans les molécules d’ADN, ou encore du fonctionnement même de la cellule.

TOXINE ENDOGÈNE : toxine que le corps fabrique lui-même et qui résulte des déchets de son métabolisme.

TOXINE EXOGÈNE : toxine qui vient de l’extérieur, de notre environnement (pollution, alimentation, métaux, tabac etc.)

DÉCHET : pour un système, un déchet est un produit dont il ne peut rien faire.

LIQUIDE INTERSTITIEL : substance contenue entre les cellules et les vaisseaux sanguins. Il forme la lymphe au niveau des vaisseaux lymphatiques.

GANGLION LYMPHATIQUE : petits organes arrondis disséminés partout dans l’organisme, sur le trajet de circulation de la lymphe. Leur mission est de filtrer la lymphe et de traiter les déchets nocifs en réduisant leur acidité, grâce à toute une population de microbes et bactéries.

ACIDES VOLATILES : proviennent essentiellement de la dégradation des protéines végétales. Ils sont dits « volatiles » car, une fois oxydés, ils s’éliminent sous forme gazeuse par les poumons, en tant que vapeur d’eau et gaz carbonique.

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